Alors que les médecins luttent pour contenir la crise des opioïdes au Canada, une nouvelle étude sur la douleur chronique suggère que le cannabis médicinal peut offrir un autre soulagement.
Financé par Apollo Applied Research, une entreprise de Toronto, il a suivi les expériences de plus de 300 patients souffrant de douleur chronique sur une période de trois ans.
Plus d’un tiers des participants s’étaient vu prescrire un régime d’opioïdes, comme l’oxycodone et le fentanyl, qui présentent un risque élevé de dépendance et de surdosage potentiellement mortel.
Les doses et les mécanismes d’administration variaient pour chaque patient, mais les enquêtes menées auprès des participants à l’étude d’Apollo — de nature observationnelle plutôt qu’expérimentale — ont révélé que 45 % des consommateurs d’opiacés réduisaient leur dose après avoir commencé le traitement du cannabis, et 35 pour cent ont cessé de prendre des opiacés.
Le cannabis médicinal, qui n’a généralement pas le « haut » du pot récréatif en raison des niveaux inférieurs de THC, est le plus souvent prescrit pour la gestion de douleur de bas niveau, particulièrement pour des patients présentant la douleur chronique. Le médicament est également prescrit pour le glaucome, le syndrome de stress post-traumatique (SSPT),les tremblements liés à la maladie de Parkinson et pour la douleur découlant du syndrome du côlon irritable et de la maladie de Crohn.
Pour l’étude d’Apollo, chaque participant a reçu un plan de traitement par son propre médecin. Les chercheurs les ont ensuite fait remplir des sondages normalisés (créés à l’aide de méthodologies certifiées pour évaluer l’expérience subjective) afin de déterminer s’ils avaient une réduction de l’intensité et de la fréquence de la douleur, ainsi que d’autres améliorations de la qualité de vie.
Dans l’ensemble, les participants ont signalé une réduction de 20 pour cent de la gravité des symptômes et une réduction spectaculaire de l’utilisation d’opiacés. « Au total, c’est près de 75 à 80 p. 100 des (utilisateurs d’opioïdes) qui ont arrêté ou réduit leur consommation d’opioïdes», explique Genane Loheswaran, directrice de la recherche clinique de l’entreprise.
Les chercheurs d’Apollo se sont également penchés sur les effets du cannabis chez les patients souffrant de stress post-traumatique, et Loheswaran affirme que les résultats sont tout aussi prometteurs.
Cet article original, écrit par David Dias, est paru dans le ‘Cannabis Post’, spécial au ‘National Post’ le 27 mars 2018. L’article complet peut être lu ici.